- 2016
- Orchestre motorisé interactif
- C.A.O, servomoteurs, impression 3D, bois, métal
- Une coproduction Le Triangle, Electroni[k], Mille au carré
Septuor pour corps en mouvement est une création musicale en un mouvement perpétuel improvisé. Contrairement aux œuvres musicales classiques, celle-cinn’a de début et de fin que le commencement et l’arrêt de la mise en mouvement de celui qui l’interprète. La part écrite par le créateur repose sur un choix d’écriture harmonique et mélodique ainsi que sur des paramètres interactifs. La part d’improvisation quant à elle est laissée au public qui peut interagir avec l’orchestre, selon les paramètres cités précédemment.
Comme pour le Quatuor pour la fin du Temps d’Olivier Maessian, le nom de la pièce évoque également une formation. Le Septuor pour corps en mouvement est donc un ensemble musical composé d’instruments percussifs motorisés. Ils s’inspirent des cordes et métallophones, empruntent au vibraphone ou à la harpe sans jamais réellement les imiter. Ce sont des instruments acoustiques et numériques aux sonorités réelles mais machiniques.
Ce septuor ne s’anime qu’au gré des mouvements d’une huitième entité, le corps humain. Immobile, le corps instaure le silence. Mais s’il s’agite, la musique occupe l’espace sonore. Les variations de l’un génèrent celle de l’autre… La formation véritable est donc un octuor pluridisciplinaire, au sein duquel expression corporelle et musique numérico-acoustique s’accordent lors d’un échange entre l’homme et l’automate. La machine, charnelle et pensante, accompagne en musique celui qui joue en corps.
Mais l’interactivité tend à remettre en question cette hiérarchie disciplinaire : L’homme, dont les mouvements sont liés à des événements sonores n’est-il pas finalement l’instrumentiste ? Et la machine, programmée pour interpréter et transcrire chaque geste n’est-elle pas le chorégraphe ? Et pourquoi le créateur de la pièce ne serait-il pas les deux, puisqu’il a pensé mouvements et musique comme un tout ? Cette gymnastique intellectuelle s’avère être une muse sans fin. C’est de là que naissent les formes et les harmoniques de cette lutherie robotique. C’est ici que se dessinent les gestes organiques et numériques…